Spectacle L’Adoptée [tout public] Spectacle arrêté!
Présentation du spectacle L’Adoptée
D’après l’œuvre de Joël Jouanneau
L’Adoptée
L’enfant que j’ai été, à jamais disparu, c’est lui l’énergie qui me fait écrire, écrire pour l’enfance, révèle un territoire de tous les possibles mais implique de magnifiques contraintes : être conscient et responsable de ce que l’on transmet.
Joël Jouanneau
L’histoire
Dans une campagne isolée, vit la vieille Procolp.
En dehors de sa bicoque et ses besognes quotidiennes, il ne se passe jamais rien.
Pourtant, un gamin dépenaillé se pose dans « cette cour comme de ferme, se tait, se gratte ».
Dès lors commence le combat, à grands renforts de coups, d’invectives et de pipi au lit, sous l’œil amusé de la narratrice, Badine, sa voisine complice.
Le texte de Joël Jouanneau véritable apologie de la vie rurale, s’adresse à tous enfants et adultes, l’exclusion et la peur n’ayant pas d’âge.
Sa langue faite de mots ciselés réveille nos oreilles.
Comme une musique, rude, drôle et rythmée, elle vient directement parler à l’enfant qui est en nous.
Extrait
Procolp : Pas d’ici toi. Et pas chez toi ici. Alors tu t’en retournes d’où tu viens. Allez zou, file !
Elle rentre dans la maison. Regarde par le carreau. Ouvre la fenêtre.
Toujours là ! Tu viens renifler quoi par ici ? Y a rien à voler ! Veux tu bien me ficher le camp. Dis voisine, tu le connais ?
Badine : Du jamais vu.
Procolp : Doit bien avoir un nom.
Badine : Tu en dis quoi, gamin ? Se gratte. Se gratte et se tait. Je crois que pour le petit nom on va devoir faire sans lui. Tom on va dire Tom.
Démarche artistique
Ce monde est-il virtuel ? Suffit-il de lancer les dés pour changer les choses ? Sommes nous des pantins de l’histoire ?
Ce texte est un véritable conte théâtral, rude avec une puissante évocation de l’univers de l’enfance.
Dès le départ, Badine la narratrice donne le code : « on joue pour vous, avec vous ». Et parce que vous êtes là, l’histoire se crée, maintenant. On met ainsi le spectateur dans la connivence d’un jeu à la fois distancé et naturaliste.
De nombreuses références liées au conte y sont traitées comme le voyage initiatique de la vieille femme acariâtre et du gamin perdu mais aussi la présence de l’espace intérieur et de l’espace extérieur. On y parle de solitude, d’intolérance, de la peur de l’autre, de la perte, de la mort. On y rit aussi grâce aux successions de tranches de vie rurales souvent cocasses.
L’espace de jeu semi circulaire vient renforcer l’univers du conte. Il est modulable et permet une grande proximité avec les spectateurs qui sont répartis autour exactement de la même façon qu’au cirque. Le spectateur se retrouve ainsi, embarqué physiquement dans l’histoire.
Le décor est constitué de 3 espaces chacun englobant l’autre et évoquant un espace de jeu enfantin.
Une piste de jeu de l’oie aux cases colorées représente le monde extérieur, sur lesquelles la vieille et l’enfant se retrouvent comme des pions que l’on déplace, dans le parcours initiatique imposé par la narratrice.
Le jeu borde la ferme et sa cour fidèle dans la conception au monde rurale, au dessus de laquelle se trouve l’espace de la voisine/narratrice, une fenêtre au rideau rouge, petit théâtre dans le théâtre.
Ainsi le décor tout comme le texte de l’Adoptée plonge le spectateur tout droit dans un rêve d’enfant où les personnages évoluent sur un immense terrain de jeu.
« Quand l’enfant va au théâtre, il attend toujours cette sorte d’émerveillement ou d’ouverture de l’imaginaire qu’il a ressenti très petit. Donc, quand le rideau se lève, on ne peut pas le décevoir. »
Joël Jouanneau
C’est un texte qui va à la recherche de cet enfant mort ou de celui que l’on a au fond de nous.
Je pense qu’un texte pour enfants doit refuser en priorité toute forme pédagogique ou infantile.
Une bonne pièce ouvre son imaginaire, ne gomme rien, aucune thématique : la question de l’amour, celle de la violence, de la mort… c’est un texte exigeant, qui essaie d’aller au plus loin de ce que l’on peut attendre d’un enfant. En retour, il a le droit, lui aussi, d’être exigeant à notre égard.
Joël Jouanneau (Le Monde, 3 février 2004)
Distribution
Comédiennes :
Magaly BAUP : Tom, Le père
Angélica DE ALMEIDA : Procolp
Aurélie GIRVEAU : Badine
Direction d’acteur : Brigitte GOMEZ
Voix de l’enfant : Estéban MAUVIGNIER
Technicien Régisseur : Frédéric DUMAS
Regard extérieur Georges BIGOT, Bénédicte VERVACKE, Pascaline MAROT, Julia ZATKO
Scénographie/ création masque
Henri CAVIGNAC
Assistante : Jessica RAMDUL
Création lumière : Christophe TURPAULT
Création musicale
Compositeur et sound designer : Eric RANDON
Clarinette et accordéon : Duo GOURGHOUL
Conseils chant : Laurent MAUVIGNIER
A télécharger
Dossier spectacle L’Adoptée cie LEA
Fiche spectacle l’Adoptée cie LEA
Pour plus d’informations, contactez-nous : compagnielea@yahoo.fr 06 42 53 12 64